vendredi 25 novembre 2016

Le MBA Healthcare Management de l'IAE de Paris, partenaire du Festival de la Communication Santé 2016

A l'occasion de l'Edition 2016 du Festival de la Communication Santé de Deauville, le MBA Marketing et Communication Santé de l'IAE de Paris / Almedys Life a de nouveau été partenaire.

Plusieurs étudiants seniors ont apporté leur contribution, en participant aux jurys sur les différentes catégories. Une immersion directe et très qualitative auprès des experts et professionnels de la santé.

Durant les quarante-huit heures de l’événement, le Networking a été intense auprès des dirigeants des industries et organisations de santé. La remise des prix est prévue à Paris, le 26 janvier prochain.

Un grand merci à Dominique Noël, Présidente du Festival pour le renouvellement de sa confiance témoignée au MBA Marketing et Communication Santé de l'IAE de Paris en partenariat avec Almedys Life.

Pour télécharger le Magazine du FCS 2016



lundi 17 octobre 2016

Conférence "Le Multicanal Affinitaire au service du Nouveau Marketing Santé" - 8 Novembre 2016 à l'IAE de Paris

Dans le cadre du partenariat du MBA Marketing et Communication Santé de l'IAE de Paris Université Paris1 Panthéon-Sorbonne 
avec Almedys Life et QuintilesIMS

"Le Multical affinitaire au service d'un nouveau Marketing Santé"
8 Novembre 2016 de 9H00 à 11H00


Lieu : IAE de Paris - 12 rue Jean Antoine de Baïf 75013 PARIS



mardi 16 août 2016

Inscriptions 2016-2017 au MBA MCS Marketing et Communication Santé de l'IAE de Paris

La nouvelle promotion 2016-2017 du MBA Marketing et Communication Santé de l'IAE de Paris - Sorbonne Graduate Business School est en cours de constitution. Les entretiens de sélection ont débuté en décembre 2015, et se dérouleront jusqu'à mi-septembre 2016. L'ouverture du programme est prévue fin septembre 2016. Le nombre de places est limité et quelques places sont encore disponibles.

Le programme est destiné à des candidats ayant un niveau Bac+4/+5, et possédant une expérience professionnelle.

Les candidats dont le niveau est à Bac+3, faisant état d'une expérience significative, et d'un parcours professionnel riche et diversifié, notamment à des fonctions d'encadrement, devront soumettre leur demande, et pourront, en fonction du dossier, bénéficier d'une dérogation selon les principes de la validation des acquis professionnels (VAP) - décret de 1985.
  
Les entretiens personnalisés d'information avec la direction du programme se font sur rendez-vous dans les locaux de l'IAE de Paris; à cette occasion, une analyse du projet professionnel est effectuée, des conseils en développement de carrière sont proposés dans le cadre du programme de MBA.

Quelques places encore disponibles!

Pour tout renseignement:
Contacter le 01.43.36.10.48

lundi 9 mai 2016

Mais que fait l’Europe de la santé ?

Omniprésente et si peu présente : telle est l’image que nous avons eu de l’Europe sur les questions de santé, à l’issue d’une semaine d’immersion à Bruxelles. Décryptage.

La Cour de Justice de l’Union Européenne a rejeté le jeudi 4 mai le recours de plusieurs industriels du tabac contre la directive européenne anti-tabac. Belle victoire quand on connait le poids du lobbying des cigarettiers dans les sphères européennes! Le paquet neutre pourra donc se substituer aux paquets de cigarettes de marques et les cigarettes mentholées ne pourront plus être vendues en Europe. 

L’impact qu’auront ces deux mesures sur le comportement des fumeurs est controversé mais la volonté de l’Europe de lutter contre le tabagisme est, elle, clairement affichée. Un enjeu de taille quand on sait qu’un fumeur sur deux mourra d’une complication lié au tabac. Il faut aussi remercier l’Europe pour l’interdiction de fumer dans les cafés, restaurants, et discothèques depuis janvier 2008, suite à l’application de la précédente directive anti-tabac. Une mesure adoptée 3 ans plus tôt en Italie et suivie immédiatement par une baisse de 11% des infarctus à Rome.

Si l’impact de la règlementation européenne sur la santé des citoyens des Etats Membres (EM) est parlant pour le tabac, il n’en est pas de même pour de nombreuses autres décisions législatives européennes. Une opacité et une complexité difficiles à percer. A l’issue d’une semaine passée au cœur des institutions européennes, il nous est apparu que l’Europe joue un rôle de plus en plus important dans le maintien de la santé et de la qualité des soins dans les EM. Mais aussi que la complexité du système tripartite européen, impliquant des allées et venues entre la Commission Européenne, le Conseil et le Parlement laisse tout le loisir aux lobbyistes d’exercer leurs talents, malheureusement parfois au détriment de la santé des citoyens. Ainsi, quelques semaines après le scandale des tests des moteurs truqués de Volkswagen, l'Union Européenne (UE) a relevé les seuils d'émission de gaz polluant pour les moteurs diesel « dans les nouvelles procédures de tests en condition de conduite réelle, par rapport aux normes actuelles en laboratoire ». Une décision étonnante quand on sait que les gaz d’émission des moteurs diesel sont classés « cancérogènes certains » par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) depuis 2012.

Une législation assez peu contraignante

L’UE adopte différents types d'actes législatifs visant à atteindre les objectifs fixés. Certains s'appliquent à tous les pays de l'UE, d'autres uniquement à quelques-uns et le niveau de contrainte varie de l’obligation à la simple recommandation.


Cette souplesse législative fait que certains Etats préfèrent se dédouaner en payant des amendes plutôt que de transposer une directive européenne. Ainsi la directive européenne 2015-225 sur le temps de travail des internes n’est toujours pas respectée en France. Et pour reprendre l’exemple du paquet de cigarettes neutre, le spectre des élections présidentielles ne devrait pas faciliter l’application de cette directive anti-tabac.

Le principe de subsidiarité

Historiquement l’Europe n’avait pas vocation à s’occuper des questions de santé mais depuis le traité de Maastricht (1992) puis celui de Lisbonne (2009), les institutions européennes ont une compétence élargie en matière de santé. Le fait que les missions relatives à la santé soient dispatchées dans différentes directions générales (DG) de la Commission (SANCO : Entreprises et Industrie, Information et Médias, Recherche, Emploi et Affaires Sociales, REGIO : Fonds Européen de Développement Régional) prouve toute la complexité de l’implication de l’Europe en matière de santé. La DG SANCO, Santé et Consommateur, englobe des sujets allant des normes de contrôle sur les organes et substances d’origines humaines jusqu’aux problématiques de sécurité alimentaire. Et à cette complexité organisationnelle, s’ajoute le fait que les EM peuvent garder leur souveraineté au nom du principe de subsidiarité.
« Les crises successives : celles du sang contaminé, de la vache folle, du H1N1, du Médiator, des prothèses PIP nous invitent à revoir le principe de subsidiarité et de la nécessaire implication plus contraignante de l’Europe » suggère le Dr Yves Charpak, vice-Président de la Société française de santé publique (SFSP). « Mais pourtant, en matière de pilotage, de régulation, de gouvernance, notre pays se rêve encore souvent seul à bord. L’Europe est souvent évoquée de manière péjorative. »



Quel avenir à l’Horizon 2020 ?

Les deux domaines sanitaires où l'UE peut formuler des règlements contraignants sont les médicaments et les dispositifs médicaux. Certes avec l’Agence Européenne du Médicament les procédures centralisées d’enregistrement sont devenues la procédure courante mais le prix du médicament continue à se négocier au niveau national entre les industriels et les Etats, créant de grandes disparités entre les EM. Une situation qui pourrait évoluer tant le prix exorbitant des nouveaux traitements du cancer (de l’ordre de 100 000€ par an) ne permet plus aux pays d’assurer la pérennité du financement de leur système de soin. Une situation insoutenable tant pour les systèmes de paiement publics que privés.

Or la pérennité des systèmes de santé (sustainability en anglais) fait partie des 6 priorités sanitaires que s’est fixée l’Europe sous la présidence de Jean-Claude Juncker, dans son plan 2014-2020, communément appelé « Horizon 2020 ». A cela s’ajoute l’accompagnement du vieillissement de la population, la diminution de l’incidence des maladies évitables, la lutte contre les inégalités en matière de santé, la gestion des problèmes de santé publique nouveaux et émergents et le maintien de la sécurité sanitaire transfrontière.
Des objectifs ambitieux dotés d’un budget limité à 7,5 Milliards €, soit un peu moins de 10% de l’ensemble de l’enveloppe du plan Horizon 2020 (80 Milliards €).
Au final, notre système de santé est peut-être bien plus européen que ce que nos ministres de tutelle laissent transparaître mais il est bien difficile, pour un citoyen lambda, de savoir ce qui relève de l’autorité nationale ou de l’application d’une législation européenne supranationale en matière de santé. Si l’on en croit le taux d’abstention des Français de 58 % aux dernières élections européennes de 2014, nous sommes visiblement peu conscients du poids de l’Europe dans notre quotidien. La faute à Paris ou à Bruxelles ?

Auteurs : C Balaud, M Pascaud, A Cherkaoui, C Desmoulins, J Lespagnol.

Europe: enfin une vrai vision pour la santé ?

C’est la question que l’on peut se poser quand on parle de notre politique Européenne de santé

Bien que cela soit méconnu, l’Union Européenne (UE) s’est progressivement affirmée comme un acteur central dans le domaine de la santé, qu’il s’agisse de promouvoir la recherche, de lutter contre les maladies transmissibles, de garantir la sécurité sanitaire des médicaments, ou encore de construire un espace commun de soins. Pourtant à l’origine, la santé ne faisait pas partie des objectifs stratégiques de l’UE. Longtemps, l’action communautaire en santé s’est construite au cas par cas avec des programmes répondant à une thématique donnée : maladies rares, cancer, promotion de la santé, ou encore surveillance de la santé. Cette approche segmentée reflétait souvent les réticences des Etats membres à renoncer à leur souveraineté nationale. 

De nouveaux outils juridiques (1) ont créé un tournant et permis la mise en place de programmes à objectifs transversaux, au premier rang desquels le programme de santé publique 2003-2008. Le programme d’action communautaire de 2008-2013  a par la suite, donné le cadre principal utilisé par l’UE pour mettre en œuvre ses compétences en santé publique. Il intervient dans: la prévention, l’éducation à la santé, la promotion de la santé et la veille sanitaire. Les thèmes abordés touchent aussi bien l’alcoolisme, le tabagisme, la nutrition, la santé mentale que les inégalités sociales de santé. 
L’UE a consacré la santé publique comme un droit fondamental (2)

La mise en commun des ressources 

Aujourd’hui, l’action communautaire va plus loin. Si l’organisation et la prestation des soins de santé relèvent de la responsabilité individuelle des États membres, l’UE apporte sa contribution en les aidant à affronter les difficultés partagées. L’UE mutualise les ressources pour réaliser des économies d’échelle dans la lutte contre les menaces sanitaires telles que les pandémies, les maladies chroniques et les conséquences de l’augmentation de l’espérance de vie. L’UE soutient l’action des Etats membres en favorisant la coordination, la coopération et l’échange d’informations. Ainsi dans la lutte contre les maladies rares, la masse européenne devient une force et favorise à la fois la recherche et la prise en charge des malades.

Par ailleurs, l’union des sociétés savantes et des associations de patients stimulent l’UE. Ainsi, l’action de Hepatitis B and C Public Policy Association a permis d’aboutir à la signature d’une charte d’éradication de l’hépatite C afin d’impliquer l’UE pour favoriser l’accès au traitement à tous les pays membres(3)

La santé se conçoit de plus en plus  comme un enjeu transversal que l’UE pourrait intégrer à l'ensemble de ses politiques communautaires. C’est l’objectif du 3e programme Santé 2014-2020 (449,4 millions d'euros) (4), principal instrument utilisé par la Commission européenne pour appliquer la stratégie de l'UE en matière de santé. Le travail de l’UE complétera et soutiendra les actions nationales dans 4 domaines clés: promotion et prévention des maladies; protection des citoyens contre les menaces sanitaires transfrontalières; systèmes de santé innovants et viables; amélioration des soins de santé. C’est également le but de  « Europe 2020 » qui vise à rendre l'économie de l'UE intelligente, durable et inclusive en favorisant la croissance pour tous. 

Des actions concrètes

Le fonds européen de développement régional pour la période 2007-2013 (FEDER) visant à corriger les déséquilibres régionaux, a financé des projets transfrontaliers. A titre d’exemple, la coopération entre les hôpitaux de Tourcoing et Mouscron, a permis aux patients nécessitant une hémodialyse de se rendre de l’autre côté de la frontière où les établissements étaient réciproquement spécialisés. 

Cette coopération a permis la mise en commun de ressources sanitaires facilitant l’accès aux meilleurs soins aux citoyens des deux côtés de la frontière.  Un autre exemple est la construction en 2014 du premier hôpital transfrontalier européen de Cerdagne (Pyrénées, Espagne) dont le but est de soulager des milliers de Français qui devaient, auparavant, faire jusqu'à 100 km. Le financement des 31 millions a été assuré à 60% par le Fonds FEDER et pour les 12,4 millions restant par la Généralité de Catalogne (60%), et la France (40%).

Depuis 2006, l’UE favorise la mobilité des patients et la carte européenne d’assurance maladie en est le symbole. En 2010, 20 millions d’européens ont reçu des soins dans un pays autre que le leur. Une directive de 2011 sur le droit des patients et les soins transfrontaliers est venue préciser les règles d'accès aux soins dans un autre État membre. De même, la libre circulation a été assurée par la mise en place (directive 2005/36/CE) d’un régime de reconnaissance des qualifications professionnelles facilitant l’implantation et la prestation de services pour les professionnels de santé.

Horizon 2020 : Cap sur l’innovation

Horizon 2020 est le nouveau programme de financement de la recherche et de l'innovation de l'UE pour la période 2014-2020, doté de 79 milliards d’euros(5). Ce programme financera des projets résolument interdisciplinaires et couvrira l’ensemble de la chaîne d’innovation depuis l’idée jusqu’au marché. Les enjeux sont de renforcer la position de l’UE dans le monde de la recherche, d’assurer sa compétitivité, de renforcer son attractivité et de prendre en compte les préoccupations des citoyens en termes de priorité des défis à relever.

Pour conclure, si la politique européenne de la santé est souvent peu connue du grand public, l’influence de l’Europe en matière de santé grandit progressivement grâce à des actions à long terme et des projets concrets avec des avancées perceptibles.
A l’heure où certains doutent du bien fondé de l’Europe, les avancées obtenues par l’UE en matière de santé démontrent concrètement ses bénéfices. L’UE ne devrait-elle pas développer une stratégie de communication autour de ses actions en santé pour expliquer à ses citoyens à quoi sert vraiment l’Europe?

___________________________
1- Article 152 du traité d’Amsterdam
2- Article 35 du traité de Lisbonne
3- http://ec.europa.eu/health/programme /policy/index_fr.htm 
4- http://www.horizon2020.gouv.fr
5- http://www.hepbcppa.org

Par R.Cheron, I. Cohen, A. Crouzet, G. De Ribas, E. Estrabaud, L. Jallet  et C. Lamotte. 

C'est la fête de l'Europe, à votre santé !

LA PLACE DE L’EUROPE DANS LE SECTEUR DE LA SANTÉ HIER, AUJOURD’HUI ET DEMAIN

Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres, car le 9 Mai, c’est la journée de l’Europe! Il paraît donc opportun de se pencher sur la place de l’Union dans notre quotidien et en particulier, sur un sujet qui nous est cher: la santé. Pour cela, nous avons rencontré le député Européen Philippe de BACKER au Parlement Européen à Bruxelles pour recueillir son opinion sur ce sujet.

UN POIDS SUR LA SANTÉ EN PROGRESSION DEPUIS LES
DÉBUTS DE L’UE

Le poids de l’Europe dans les décisions de santé a connu des débuts modestes jusqu’aux années 80 et l’émergence de crises sanitaires majeures (SIDA, Encéphalopathie Spongiforme Bovine, affaire du sang contaminé). C’est dans ce contexte que les institutions communautaires sont apparues comme des partenaires essentiels pour relever ces nouveaux défis de santé publique. Parallèlement, une évolution juridique majeure s'est imposée. Au-delà de l'application des principes communautaires existants, le droit à la santé et la légitimité de l'intervention communautaire ont été progressivement consacrés dans les traités de Maastricht, d’Amsterdam et le projet de Constitution Européenne.

Philippe de BACKER,
Député Européen
Selon P. de BACKER, les années 90 ont observé l’amplification de cette évolution. La Cour de Justice Européenne a élaboré, à partir de 1998, une jurisprudence sur la prise en charge des soins de santé pour améliorer la mobilité des patients. Riche de cette histoire et de cette ex-périence, l'Europe, en particulier la Commission Européenne, est devenue un acteur majeur de la politique de santé, sans pour autant remettre en cause les compétences et les préroga-tives des États membres car elle n’a aujourd’hui qu’une compétence d’appui dans ce secteur.

La troisième évolution majeure concerne l’impact de la santé dans l’économie Européenne (environ 15% du PIB Européen). De fait, l'Europe a choisi d’utiliser efficacement les res-sources en matière de santé pour promouvoir la croissance et c’est en ce sens que la straté-gie de l'UE « Ensemble pour la santé » (2008-2013) a été adoptée.

Cette stratégie répond aux défis que doivent relever les pays membres en renforçant la coordination dans l'UE, en complétant les politiques nationales et en soutenant la stratégie globale Europe 2020, incluant le programme santé 2014-2020 qui repose sur quatre objectifs :

Programme santé 2014-2020
1. Promouvoir la santé et prévenir des maladies
2. Protéger les citoyens contre les menaces transfrontalières graves
3. Contribuer à des systèmes de santé innovants et viables
4. Améliorer l'accès à de meilleurs soins en toute sécurité pour les citoyens européens

Les institutions ont chacune un rôle à jouer pour garantir l’implémentation de cette stratégie. Il est impératif que les chefs d'État et de gouvernement, mais aussi les échelons régionaux et locaux, se l’approprient pleinement. Enfin, la société civile a aussi un rôle important à jouer, tant dans l'élaboration des programmes nationaux que dans leur application sur le terrain.

LA PRÉVENTION DES MALADIES ET LA PROTECTION CONTRE LES MENACES TRANSFRONTALIÈRES: LES 2 PRIORITÉS DE L’UNION EN SANTÉ PUBLIQUE

Développons un peu l’impact de cette stratégie sur nos vies de citoyens. Le député P. de BACKER constate que la protection contre les menaces transfrontalières, ainsi que la promotion de la santé et la prévention des maladies sont les 2 grandes priorités actuelles de l'Union.

La commission a déjà adopté des règles sur les menaces transfrontalières graves pour la santé afin de protéger les citoyens au moyen d’un système solide et coordonné en cas de crise (Grippe Aviaire, Ebola, E. Coli). L’action de l’UE vise à améliorer la coopération et la coordination entre les autorités nationales. Les menaces terroristes dont nous sommes hélas témoins actuel-lement en Europe nous démontrent bien de l’intérêt de cette coordination, si elles devaient se traduire un jour par l’utilisation d’armes chimiques ou bactériologiques.

Le 2ème domaine sur lequel l'Union Européenne a le plus d'influence est celui de la promotion de la santé et de la prévention des maladies.

Tabac: 700 000 morts par an en Europe et pourtant
1/3 des européens fument régulièrement
Selon P. de BACKER, les résistances microbiennes, du fait de la prescription excessive de-puis l’introduction il y a 70 ans des agents antibactériens, « font 25 000 morts chaque an-née et coûtent 1,5 milliards d'euros en soins de santé et perte de productivité ». Depuis l'identification de ce problème dans les années 90, l'UE a mis différents programmes en place afin d'enrayer ce phénomène si néfaste et couteux pour la société.

Le combat contre les facteurs de risque des maladies chroniques notamment contre le diabète, le tabagisme, l'obésité et l'alcool, est également important. L’apposition d'avertissements sur les conséquences du tabac pour les fumeurs sur les paquets de cigarettes, les règles sur l'étiquetage des denrées alimentaires, ou encore la création d'un forum sur l'alcool ne sont que quelques exemples concrets de l'implication de l'UE en matière de santé publique.

Enfin, le cancer, avec 2.5 millions de nouveaux cas par an, est un fléau que l’Union combat avec une action portant principalement sur le dépistage et le diagnostic précoce de la ma-ladie.

ET DEMAIN : POUR UNE SANTÉ PLUS INTÉGRÉE?

Jean-Claude JUNCKER a choisi de ne pas inclure la santé comme priorité pour l'Union à son arrivée en 2014. Il est pourtant indéniable que l'Europe joue un rôle toujours majeur dans ce domaine. Il serait contre-productif de mener séparément des actions nécessaires au maintien d’une population en bonne santé. Dans ce contexte, les perspectives futures de l'UE en santé publique semblent positives.

En ce jour de fête Européenne, la question pourrait être de savoir si l'aventure communautaire peut aller plus loin pour influencer la santé privée. A cette question, P. de BACKER nous répond qu'« il parait ambitieux d'imaginer les pays déléguer leurs souverainetés à Bruxelles sur une question aussi culturelle et émotionnelle que celle de la santé, en tout cas dans un avenir proche ». L'environnement Européen actuel presque chaotique, du fait des désaccords majeurs sur le dossier migratoire et de l'imminent référendum sur le BREXIT, laissent présager un chemin long et tourmenté du « rêve Européen », pour le moins en ce qui concerne la santé de ses citoyens.

Par B.Diatta, Chr.Ferjou, E.Marandjian, S.Harries, T.Otero, et V.Bouquet 

Les décisions européennes qui peuvent réglementer notre système de santé

Comment sont prises les décisions européennes qui viendront ensuite réglementer notre système de santé et nos lois Françaises ? Lois, jeux de réseaux et d’influence : les acteurs sur scène et… en coulisses.

Le texte fondateur de l’Union Européenne : protecteur de la santé humaine :

Même si les domaines les plus touchés par la réglementation européenne concernent plus souvent l’agriculture, les banques et l’environnement, la santé n’est pas oubliée et se voit dotée d’un Troisième plan Santé 2014-2020 qui poursuit 4 grands objectifs : prévention, protection, innovation et amélioration (voir article). De même, si les politiques de santé restent encore majoritairement du ressort national, les décisions Européennes influencent notre façon de consommer ou encore les politiques de prévention de notre pays. La Santé est en enjeu transversal.

Comment fonctionne l’Union Européenne ?

Si le parlement est le plus connu sur la scène législative, il n’est pas pour autant l’initiateur des textes. L’Union Européenne repose sur un triangle de décision avec la Commission à sa tête. Considérée comme la gardienne des traités, son but est d’initier, de développer et mettre en œuvre la législation communautaire.
Les outils à sa disposition sont les propositions législatives, les consultations d’experts et la publication de livre vert (rapport officiel sur des propositions destinées à être discutées, en vue de l’élaboration d’une politique) et blanc (recueil d'informations d’aide à la prise de décision).



La procédure législative repose sur le principe de co-décision entre le Parlement et le Conseil européen. Lorsque la Commission propose un texte, le Parlement et le Conseil discutent et votent en « 1ère lecture » afin de donner leurs avis sur la proposition. Si le vote est positif, le texte est adopté, sinon il retourne auprès de la Commission avec les propositions d’amendement des deux institutions. Le texte est révisé puis proposé à nouveau au vote.

Jeux d’influence, de réseaux : les coulisses

Les parlementaires et les députés ne sont pas les seuls acteurs du Règlement Européen.
On parle aussi de Lobbying. Ce terme a une connotation négative en France, assimilée au trafic d’influence et à la corruption. Il semblerait au contraire que la profession résonne au son de la transparence et de l’éthique.
Agences de relations publiques, ils œuvrent souvent en coulisses auprès des parlementaires, des membres du Conseil et des ministères nationaux.
« Avoir le bon timing et maintenir son réseau »
Leur action doit idéalement se situer en amont de l’écriture de la loi, avant que celle-ci n’entre dans le long processus de co-décision et de relectures. L’argumentaire doit être résumé en quelques minutes aux preneurs de décision.
Concrètement, cela se traduit par le contact auprès des bonnes personnes dans les couloirs de la CE  notamment mais aussi via des actions de communication telles que des événements, des actions sur les réseaux sociaux, la publication d’articles, le suivi des débats et les actualités.
La réussite d’une action de lobbying passe par une cartographie précise et complète de tous les influenceurs actifs. Il faut donc définir tous les acteurs, experts et orateurs (KOL), ainsi que les médias forts.

Exemples de textes Européens qui sont aujourd’hui appliqués sur les territoires nationaux.






L’étiquetage nutritionnel : statu quo

Pour lutter contre une obésité en forte croissance, l’UE s’est emparée de la question. C’est ainsi que le règlement européen INCO, information des consommateurs sur les denrées est entré en application le 13 décembre 2014. Il fixe de nouvelles règles pour faciliter la lecture de l’étiquetage au bénéfice de l’information pour le consommateur : la lisibilité par la typologie sur les emballages, ou encore des tableaux de valeurs nutritionnelles. En complément de ces informations devront également figurer les teneurs en sel, sucre et acides gras saturés. Seulement la loi proposait également, suite au rapport de Serge Hercberg, épidémiologiste de la nutrition, un affichage de feu colorés sur la face avant des emballages.


Cette proposition n’a pas fait l’unanimité auprès des industriels qui, via l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires), se sont fortement mobilisés à son encontre. En effet, cette classification aurait favorisé les comparaisons entre marques. Lutte d’arguments donc entre l’ANIA et FOODWATCH (ONG Allemande mobilisée pour défendre des droits des consommateurs) qui ont eu raison de cette loi en apportant des « aménagements ». Le lobbying des Industriels semblent avoir gagné cette fois-ci car le feu tricolore ne sera pas.

Le programme REACH : retour en arrière ? 

Le programme REACH (Enregistrement, Evaluation et Autorisation des Produits) est né en 2003 du constat que l’utilisation de substances chimiques avait un impact sur notre quotidien.
Roundup, herbicide composé de glyphosate, le plus utilisé dans le monde, est fabriqué par la Société Monsanto.  Après avoir fait l’objet d’une interdiction qui arrive à terme fin juin, la controverse revient sur le devant de la scène : la Commission et les Etats membres voteront les 18 et 19 mai prochains s’il sera de nouveau homologué pour les sept prochaines années.
Dans cette perspective, des expertises scientifiques ont été sollicitées : dix-sept experts de onze pays réunis par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) créé par l’OMS ; et dans l’autre « camp » des experts de l’Efsa (European Food Safety Society), jugeant les risques cancérogène du glyphosate « improbable », réuniraient des scientifiques « maison » ayant des liens d’intérêts avec les industries agro-alimentaires, qui elles-aussi ont leurs lobbyistes.

L’UE est-elle réellement libérale et représentative des votes des citoyens Européens ou les résultats seront-ils systématiquement biaisés par l’intervention des lobbyistes qui, dans la course au bon timing, arriveront les premiers…ou pas. Rendez-vous dans dix jours.

Par A.PISICA, MC.PAQUIN, I.AURIES, E.de St Exupéry, N.MELL, L.DOMENIGHETTI (Paris).

mardi 19 janvier 2016

“Moi, Le SIDA” : Et si on parlait un peu de moi..

En mai 2015, AIDES dévoile sa nouvelle campagne de sensibilisation avec pour titre: «Moi, Le SIDA», cette campagne d’un genre nouveau remet sur le devant de la scène un acteur présent dans le monde depuis près de 33 ans.

Voici l’entretien exclusif qu’il nous a accordé:

Q: Bonjour Le SIDA, pouvez-vous nous parler de la nouvelle campagne d’AIDES?
S: AIDES a décidé de prendre un point de vue original en dévoilant le monde à travers mes yeux. Cette campagne montre que je suis surtout là où on ne s'y attend pas. Elle montre aussi que je n'ai pas de préjugés. Peu importe comment je fais votre connaissance, si je vous côtoie une fois, je vous reste fidèle jusqu'au bout.

Q: Trouvez-vous cette campagne réussie?
S: Oui, c'est un vrai électrochoc pour le public. Chacun réalise que nous avons pu nous croiser à maintes reprises. On reparle de moi et ça fait peur.

Q: Voici maintenant plusieurs années que vous avez quitté le devant de la scène. Pourquoi revenir maintenant?
S: On ne parle pas toujours de moi, pourtant je suis bien là. J'ai créé une pandémie et je représente encore un danger de mort. La preuve: 6000 à 8000 nouvelles infections par an en France et 30 000 personnes qui ne savent pas qu’elles vivent avec moi, en France seulement. C’est un beau réservoir qui est à mon service.

Q: AIDES n’est pas la seule association à lutter contre vous. En quoi reconnaissez-vous sa patte cette année?
S: AIDES milite depuis 1984 en utilisant, des messages choc et des collaborations avec des célébrités. Avec cette campagne, AIDES crée une proximité en me personnalisant et en m’utilisant comme support, Les signatures qui accompagnent la vidéo «Faites l’amour, pas la guerre» ou «Je suis ni raciste, ni homophobe» reflètent vraiment bien ma personnalité. AIDES a surtout innové cette fois en utilisant les réseaux sociaux et en construisant une campagne virale, comme moi ! Le message se répand aussi vite que moi et en utilisant mes potentielles victimes : vous tous. C'est vraiment excellent!

Q: Quelle impression vous laisse cette campagne?
S: Chacun se prend au jeu et écrit des messages en mon nom. L’effet produit est de rappeler que je suis présent partout, tout le temps ! J’attends que votre vigilance se relâche pour vous infecter. Je poursuis les stratégies de mutations et d’adaptations qui m’ont permis de réussir depuis mes débuts.

Q: Redoutez-vous les effets sur le public?
S: Je pense que la campagne, de part sa nature virale et la personnification du virus, c’est à dire moi, a eu un effet réellement anxiogène sur le public. Mais en tant que fléau mondial, je ne redoute absolument rien! Bien me connaître ne suffira pas à se protéger totalement de moi ! Je garde de belles surprises pour vous. Les plus jeunes ont moins peur de moi car ils n’ont pas connu mes débuts et les massacres que j’ai occasionnés avant les traitements. En utilisant leurs médias (vidéo virale, réseaux sociaux, …), AIDES replace la menace du SIDA dans leurs esprits.

Stéphanie PH, Edouard DSE, Emilie E, Claire L 


Médecins du monde, le marketing qui fait pleurer.



Des enfants qui hurlent s’affichent dans le métro parisien. Que se passe-t-il ? Les images sont insupportables : je m’imagine accompagnée d’un enfant de 3 ans, confronté aux visages traumatisants de ses alter ego. 

A ses inévitables questions, quelle explication donner ? Or, d’explication, les affiches n’en portent point : pas d’indication de marque ou de slogan,  juste un hashtag makeachildcry. 

Mince j’ai dû rater  un épisode, c’est la nouvelle série gore de Canal ? Une pub Benetton? 

Je sors mon portable…Twitter… #makeachildcry... Apparemment, l’info fait le buzz. On trouve même une vidéo. Je clique dessus, avec le son, ça devient carrément pénible : plusieurs personnes se retournent vers moi.  Et là, je découvre : « Faire pleurer un enfant ça peut lui sauver la vie », signé Médecins du Monde (MdM) ! Faire pleurer pour soigner, quelle drôle d’idée, c’est quoi le message ? MdM fait du mal ou fait du bien ? MdM fait du bien en faisant du mal,  c’est limite malsain. 

« Tous les enfants n’ont pas  la chance de pleurer » dit la campagne, les larmes ne sont donc plus symbole de souffrance mais de survie. Ce contre-emploi  audacieux se veut déroutant. Et en un sens, il réussit à me fait perdre pied, on est si loin des traditionnelles images d’enfants dans la misère. La compétition entre associations humanitaires est donc si rude qu’on ne se refuse aucun procédé ? MdM est allé jusqu'à  créer un site dédié #makeachildcry, presque une sous-marque, qui explique combien d’enfants je vais sauver avec mon don d’un montant fixé à 40 (10 enfants), 80 (180 enfants) ou 160 euros (480 enfants). En matière de transparence à l’égard des donateurs, c’est réussi, mais avec de telles sommes, je me demande si l’ONG n’en demande pas un peu trop aux followers de réseaux sociaux.  


Et d’ailleurs, qui cible-t-on avec cette campagne ? De jeunes donateurs qui n’ont pas encore d’enfants, et qui vont peu ou prou s’identifier ? Des parents, auxquels la vue de ces jeunes enfants sera insupportable ? J’appartiens à la seconde catégorie. Mais eux, les jeunes,  qu’en pensent-ils ? Vont-ils faire un don sur fonds propres, demander à  leurs parents de pourvoir ? Vont-ils contribuer à la viralité de la campagne sans rien donner ? Et surtout, ont-ils été conscients d’avoir été émotionnellement pris en otage ?

Pour le buzz,  pas de doute, la campagne de l’agence DDB est réussie or « s’informer c’est déjà agir » nous dit MdM : nous serions donc face à une ONG qui s’engage jusqu'à faire pleurer quand c’est pour la bonne cause. Quitte à imprimer dans l’esprit du spectateur l’idée qu’une maltraitance – réelle car les pleurs des enfants ne sont pas feints – peut avoir du bon. 

En date du 30 octobre, la vidéo de Médecins du Monde sous l’emblème #makeachildcry  a été visionnée 550 000 fois et les dons générés ont permis de « sauver » 4900 enfants. L’essai de DDB n’est pas vraiment transformé.

MdM, c’est  la marque qui ose tout. Mais la fin justifie- t-elle les moyens ?

Catherine D, Isabelle C, Asmaa C, Véronique B

Fiat s'empare de la puissance de la pilule bleue...

Comment passer de la petite citadine FIAT 500 au crossover FIAT 500X ? Le constructeur automobile italien marque les esprits en nous livrant sa réponse dans un film promotionnel percutant et inédit réunissant humour et clichés sur la séduction à l'italienne ! En toile de fond, une référence claire à « la petite pilule bleue » qui fait son effet... Une réalisation signée The Richards Groups qui rassemblait déjà plus de 370 000 vues sur YouTube, seulement 3 jours après sa mise en ligne !


Loin d'une stratégie classique de co-branding et de co-communication, ce film publicitaire profite d'abord et avant tout au constructeur automobile qui a initié ce concept subtil et audacieux, en cohérence avec sa stratégie de communication souvent décalée. Difficile néanmoins de ne pas imaginer que cette publicité sert également les intérêts du laboratoire américain, qui dans la construction du capital-marque Viagra, a mis l'accent sur la garantie, l'identification et l'affectif.


L'histoire se passe dans un village typique italien. Un septuagénaire en robe de chambre léopard, attisé par les désirs de sa femme, laisse malencontreusement échapper par la fenêtre sa précieuse petite pilule bleue. Dépité, le senior voit son dernier médicament tomber dans le vide tandis que ses projets coquins s'évanouissent... La pilule bleue va ainsi parcourir un long dédale et dévaler les ruelles du village pour terminer sa folle escapade dans le réservoir d'essence d'une FIAT 500. Sous l'effet du comprimé, la petite voiture citadine subit une métamorphose étonnante ! Elle se transforme en un joli crossover FIAT 500 X rouge, un modèle « plus gros, plus puissant et prêt pour l'action », sous les yeux de son propriétaire ravi et devant des passantes émoustillées.

La pilule bleue transforme ainsi la FIAT 500 en 500X : difficile ici pour le constructeur italien de ne pas jouer avec le nom de son crossover baptisé de la lettre X. Mais au-delà des subtilités de cette publicité et autres références faites aux propriétés de la pilule bleue sur les troubles érectiles, on retiendra surtout la force incontestable de la marque Viagra. Malgré la loi lui interdisant de communiquer directement auprès du grand public, Pfizer a su ancrer son médicament si fortement dans l'inconscient collectif, que la simple évocation d'un comprimé bleu dans un contexte induisant la dysfonction érectile, suffit à déclencher instantanément le lien avec le produit. Qui plus est, dans un univers très éloigné de la santé de prime abord ! Ici, c'est donc toute la puissance de la marque Viagra qui s'exprime à travers la communication d'un industriel d'un autre secteur d'activité. Pour Pfizer, avoir réussi à construire une marque-repère aussi forte autour d'une simple galénique en forme de losange associée à la couleur bleue relève d'un succès probablement inégalé dans l’industrie pharmaceutique.

L'emblématique petite pilule bleue, créée en 1989 et mise sur le marché en 1998, doit désormais affronter une rude concurrence depuis 2013, suite à l'expiration de son brevet en France. Pfizer a réagi par la mise sur le marché de son propre générique qui se distingue de son grand frère uniquement par la couleur. Pfizer a décidé de garder le bleu pour le comprimé de Viagra. Son générique est blanc... A terme, il sera donc particulièrement intéressant d'observer l'impact de cette modification et de mesurer le niveau du degré d'association qui existe entre la marque et la couleur.

Christelle F, Rachel Ch, Julien L, Emmanuelle M.

#AuNomDesSeins : CARTE NOIRE engagé et des stars mobilisées contre le cancer du sein

Des "œufs au plat" pour Yelle, des "flotteurs" pour Inna Modja, des "pare-chocs" pour Micky Green ou encore des "boutons de roses" pour Chantal Thomass 12 femmes ont joué le jeu du topless pour la campagne décalée Au Nom Des Seins et clament dans ce spot vidéo "Nos seins sont ce qu'ils sont, mais au moins ils ont un nom !". 

A l’occasion d’Octobre Rose, mois dédié au dépistage du cancer du sein, CARTE NOIRE Soluble s’engage auprès de l’association Le Cancer du Sein, Parlons-en ! et met  en place – entre autres actions – un dispositif digital original et participatif afin d’encourager les femmes à se faire dépister. Un clip, pop et léger, met en scène 12 personnalités posant torse nu et dévoilant le surnom qu’elles donnent à leurs seins :

#AuNomDesSeins, une campagne d’incitation au dépistage #100% digitale

Ce film a lancé l’opération #AuNomDesSeins sur les réseaux sociaux Twitter et Instagram : les internautes étaient invitées à partager une photo d’elle mise en scène avec l’accessoire de leur choix, à tagger CARTE NOIRE et Ruban Rose et insérer le hashtag #AuNomDesSeins. 

Quel bilan pour la campagne de CARTE NOIRE Soluble #AuNomDesSeins ?

Un objectif de sensibilisation de l’opinion publique sur l’importance du dépistage atteint : plus de 115 000 vues sur YouTube en un peu plus d’un mois, plus de 200 publications de photos sur Instagram (d’hommes comme de femmes) et un engouement autour du hashtag sur Twitter avec plus de 500 tweets. L’enthousiasme des internautes a dépassé les limites de la campagne, puisque la vidéo a généré un très fort engagement sur Facebook, avec près de 12 000 likes et plus de 850 000 visionnages!


CARTE NOIRE Soluble, au cœur d’une campagne où on ne l’attend pas…

CARTE NOIRE ou «le temps de vivre plus fort», invite le public à boire un café si intense qu’il a le pouvoir de faire vivre une parenthèse privilégiée pour se raconter les choses essentielles de la vie. C’est ainsi qu’à l’image de cette valeur, la marque a convié ses amateurs et le public à faire parler d’une chose essentielle de la vie : la santé. 

C’est pourquoi, à travers un clip remarquable, amusant et osé, CARTE NOIRE Soluble a décidé pendant la période d’Octobre Rose de faire connaitre son positionnement concernant son intérêt pour la santé d’une grande partie de sa clientèle cible : les femmes !

Sachant qu’1 femme sur 8 développe un cancer du sein au cours de sa vie, la marque CARTE NOIRE Soluble, devenue « Rose » pour un temps, s’est engagée dans la campagne de l’association « Le Cancer du Sein, Parlons-en ! » et a opté pour la création d’un clip décalé pour parler et débattre de ce cancer. Ainsi, 12 personnalités féminines sensibles à la cause, loin des 12 000 marathoniennes du Buggati ou des 168 équipages du rallye Trophée Roses des Sables, ont décidé elles aussi, en petit nombre mais à grande portée, de dévoiler au public la manière dont elles perçoivent leurs seins : satellites, poires, pastèques, œufs au plat… 

Catherine B, Anne C, Guillaume DR, Betty D.

« Il faut en avoir ! » ou comment l’humour dédramatise un sujet tabou..

Nous sommes au 109ème congrès Français d’urologie, qui se tient du 18 au 21 novembre 2015 à Paris. 

Dans un coin reculé, une conversation a lieu entre un urologue Québécois Pierre, et un médecin généraliste Français Marc. Tous deux débattent d’un sujet qui les passionne apparemment. Mais de quoi parlent-ils ? 

Pierre avec son accent québécois et son sourire optimiste : 
- Mais je t’assure Marc c’est très important le dépistage du cancer testiculaire !

Marc, sceptique, rétorque : 
- Mais voyons il ne touche que 1,5 % des hommes en France. Comme incidence, ça ne vole pas haut ! 
- Ah ben tout de même il risque d’en perdre une au moins et ça touche surtout les jeunes, de 15 à 35 ans. Tu te sens pas concerné toi ? 
- Si bien sûr, mais reconnais que ça se soigne bien.
- Oui mais regarde, autant faire de la prévention auprès du cœur de cible, il faut que les jeunes apprennent à reconnaître les symptômes, et à s’auto-examiner; il existe une campagne réalisée par l’Association «Cancer Testiculaire» chez nous à Québec. Elle a fait le buzz. Tiens regarde ! 


Dans cette vidéo qui nous plonge dans le monde merveilleux des Cuys, au son de la douce voix d’un médecin en blouse blanche, de mignons petits cochons d’Inde se font palper docilement – le message est simple et propose une méthode didactique d’auto-examen.

Pierre reprend : 
- Alors, qu’est-ce que t’en penses ? 
- Oui c’est vrai tu as raison, c’est drôle et innovant ! Cette communication lève le tabou et finalement c’est une démarche pédagogique, dans un but de prévention très différente de ce qui se fait par chez nous en France. En général, les messages sont assez graves, sinistres même et souvent culpabilisants…
- Exactement ! L’humour participe à la mémorisation du message de santé publique ! Et d’après les fondateurs de l’association, qui sont d’anciens patients, cette campagne sensibilise autant les hommes que les femmes,  qui sont d’ailleurs les principales prescriptrices.
- Ok tu m’as convaincu, j’en parlerai à mes jeunes patients.

L’Association Cancer testiculaire mise sur une démarche différenciant auprès des jeunes, friands de spots humoristiques. L’humour les séduit, enlève le tabou, sollicite leur engagement et renforce l’implication dans leur santé.

La vidéo fait appel à plusieurs notions : la vision, le son et le mouvement. Le jeu de mots est amusant, les cochons d’Inde attendrissants. L’effet « blouse blanche » allie le comique et le sérieux du message. Et l’émotion suscitée par la voix off d’un célèbre vulgarisateur scientifique au Canada favorise l’adhésion au message de santé.

L’aspect décalé favorise la diffusion, puisque le spot a largement été « liké » et partagé sur le net. Ce nouveau levier de communication et canal prescripteur permet la mémorisation du message et une forte visibilité auprès de la cible : 89% des 15-24 ans et 61% des 25-34 ans sont utilisateurs.

Enfin, avec son logo, jeune garçon baluchon à l’épaule, l’association se différencie dans le domaine de la prévention et de la santé.

Nous pouvons ainsi conclure  « Et voilà, des Cuys en pleine santé ! 

Alice P, Marine P, Yacine K, Laëtitia D. 

“Un café nommé Soutien“

Parler de dépistage du cancer du sein sur un ton pop, voire complètement déjanté ? Est-ce crédible ? En tout cas c’est possible et la nouvelle campagne digitale et originale de la marque Carte Noire en est la preuve. 

En effet, pour la première fois, la célèbre marque de café s’engage pour la santé des femmes et soutient l'association "Le Cancer du Sein, Parlons-en !". Et pour marquer le coup, Carte Noire a réalisé en coopération avec l'agence BETC, une vidéo "#AuNomDesSeins" au ton fun et féministe. Elle met en scène 12 femmes connues, dévoilant avec légèreté leur poitrine. On peut voir ainsi Inna Modja poser avec des flotteurs, la designer Chantal Thomass avec des boutons de roses, Micky Green avec un pare-chocs, ou encore Yelle avec des œufs au plat. La morphologie de la femme est tournée en dérision donnant un concept qui manque peut être d’un peu de classe.

Ce spot se termine par ce message "Nos seins ce qu'ils sont mais au moins ils ont un nom. N'attendez pas pour vous faire dépister. Détectés à temps, 90% des cancers du sein se soignent". En effet, chaque année, le cancer du sein touche encore 1 femme sur 8. La campagne incite donc toutes les femmes à se mobiliser sur les réseaux sociaux via le hashtag #AuNomDesSeins…Ce dispositif vise un objectif viral, pour l’association uniquement car la marque se fait discrète et n’apparaît qu’à la fin du clip.

Alors cette communication faite par Carte Noire est t-elle pertinente ? Si on peut saluer sa qualité de réalisation cinématographique, on ne peut que regretter que l’objectif de cette vidéo n’est pas été atteint : en effet, si quelques inconnus ont joué le jeu et posté des photos de leurs poitrines affublés de petits noms, le buzz est loin d’être au rendez vous. 

On aurait également attendu de Carte Noire un parti pris plus engagé : En effet, où sont les femmes atteintes du cancer qui seraient peut-être plus à même de sensibiliser les autres femmes sur l’importance du dépistage ? Il parait évident que montrer des jeunes femmes en pleine santé dévoilant leurs seins est beaucoup plus sexy… mais on ne peut que douter de l’impact de cette vidéo sur les femmes de 50-74 ans, population cible de cette campagne de prévention, qui seraient certainement plus sensibles à une femme avec une mastectomie et le message suivant : « si tu veux l’éviter, va te faire dépister… ».

Si ces dernières années, le petit ruban rose suscite la convoitise de plus en plus de marques, le fait est que leur communication ne permet pas d’augmenter le taux de participation au dépistage qui stagne à 52% depuis 2011 (Source INVS), alors que l’OMS préconise un objectif de 80%.

Bien souvent, les marques transforment le « marketing de cause » en opportunisme commercial. Opacité des recettes des courses, des ventes et des dons pour certains équivaut à une bonne conscience pour tous.

Le marketing de la peur est à son comble car le cancer du sein n’est pas rose : il tue en France, chaque année près de 12.000 femmes.

Laure J, Tania O, Nadia M,  Marie-Caroline P.